Considérer son chat comme un membre de sa famille, aménager son habitation pour combler ses besoins, faire des sacrifices pour lui, pleurer son décès ou sa disparition… sont des choses qui ne sont pas toujours comprises par notre entourage.
En tant qu’humaine de chat, mais aussi en tant que comportementaliste, j’ai pu parfois entendre des phrases déplacées, choquantes ou blessantes.
Certaines m’ont été adressées directement, d’autres m’ont été rapportées par des humains que j’ai pu accompagner avec leur chat et à qui on avait tenu des propos qu’ils ont, à juste titre, mal pris ou mal vécu.
J’ai donc décidé d’y dédier une rubrique, Le Poids des Mots, pour que chacun puisse partager, échanger, et se sentir moins seul (n'hésitez pas à vous rendre sur ma page Facebook ou Instagram pour partager votre propre expérience).
Je l’inaugure avec une phrase qu’une ancienne collègue vie m’a adressée personnellement à propos de ma chatte Tattoo, il y a de ça de nombreuses années maintenant. À l’occasion d’un déjeuner, je lui exposais la contrainte que pouvait représenter le fait de prendre soin de Tattoo, qui avait déclenché un diabète à l’âge de 11 ans.
Pour ceux qui ne le savent pas, cela implique d’effectuer 2 piqûres d’insuline par jour, à 12h d’intervalle, et de mesurer régulièrement le taux de glycémie.
Bien sûr, j’étais prête à tout pour mon chat, mais il pouvait m’arriver de me confier, parce que ça n’était pas une situation facile. Aimer notre chat et assumer nos responsabilités ne veut pas dire qu’on n’a pas parfois du mal à gérer certaines choses
La réponse qu’elle m’a alors adressée m’a tellement choquée que je n’ai pas su quoi répondre sur le moment.
« Comment veux-tu vivre une vie normale si tu dois rentrer tous les soirs à 20h pour lui faire une piqûre ? C’est un frein à ta vie sociale ! Elle a 11 ans, après tout, et elle a eu une belle vie. Tu dois penser à toi, il faut l’euthanasier. »
J’étais abasourdie, et après avoir bien évidemment répondu que cette solution était inconcevable, j’ai rapidement coupé court à la conversation car je ne voyais même pas quels arguments opposer à quelqu’un qui pense d’une manière si différente de la mienne.
Mais ces mots m’ont hantée pendant très longtemps, et j’y repense même encore aujourd’hui. Pour cette personne, qui pensait sans doute bien faire en me donnant ce conseil, il était inacceptable que les soins à apporter à mon chat impliquent autant de sacrifices pour ma vie personnelle.
On ne se rend pas toujours compte du poids que les mots peuvent avoir.
Même s’ils sont parfois bien attentionnés, même si les personnes ne pensent pas à mal, les conseils non sollicités, les moqueries, l’incompréhension ou le jugement dont peuvent faire preuve les autres sur notre façon d’aimer et de gérer notre vie avec notre animal peuvent nous affecter.
Mais aimer votre chat et en prendre soin n’est pas quelque chose que qui que ce soit devrait pouvoir remettre en question.
Ma petite Tattoo, décédée en 2014 🖤