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Comment choisir un bon comportementaliste félin ?


Tous mes conseils pour trouver un bon comportementaliste

La relation avec votre chat est unique et précieuse. Lorsqu'un comportement dit gênant survient ou que des questions émergent sur son bien-être, faire appel à un comportementaliste peut s'avérer utile voire nécessaire.


Cependant, attention : choisir le bon professionnel est primordial! De mauvais conseils peuvent avoir un impact néfaste non seulement sur le bien-être de votre chat, mais aussi sur votre relation avec lui. Dans un domaine qui n’est pas réglementé et où tout le monde peut s’autoproclamer expert, il est essentiel de savoir à qui se fier.


Je vous livre donc dans cet article quelques clés pour vous aider à choisir un comportementaliste compétent pour vous accompagner avec votre chat.


Une profession non réglementée


En France, le métier de comportementaliste félin n’est pas régi par une norme officielle ou un diplôme d’État. En dehors de l'ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques), une formation générale bien trop courte pour fournir des compétences approfondies sur le comportement animal, aucun cursus obligatoire n'existe. Cela signifie que n'importe qui peut se prétendre comportementaliste, même sans aucune formation spécifique. Ainsi, Madame Michu qui a toujours eu des chats peut s'autoproclamer professionnelle du comportement félin si elle le souhaite ; tout comme Monsieur Tartempion peut proposer ses services après avoir suivi un webinaire de 2 heures un dimanche après-midi ! Je sais, ça fait peur... 


N'importe qui peut se prétendre comportementaliste

Cette absence de cadre réglementaire peut être problématique, voire catastrophique. Les conséquences d’une mauvaise intervention sont nombreuses : apparition ou aggravation de comportements problématiques, détérioration de la relation avec votre chat, augmentation de son stress, impacts sur son bien-être voire sur sa santé... Dans les cas les plus graves, une mauvaise gestion de la situation peut même conduire à des abandons ou à des euthanasies injustifiées.


C’est pourquoi il est essentiel de faire preuve de vigilance et de choisir un professionnel qui saura répondre à vos besoins et à ceux de votre animal avec éthique et expertise. Le temps que vous consacrerez à vous renseigner avant de confier votre chat ne sera pas perdu, loin de là !


Quels sont les critères essentiels pour choisir un bon comportementaliste félin ?


1. Une formation solide et des connaissances actualisées


Un bon professionnel se doit de maîtriser l'éthogramme (c'est-à-dire le répertoire comportemental) de l'espèce dans laquelle il est spécialisé pour pouvoir vous accompagner de manière efficace et proposer une analyse pertinente de chaque situation.


Il doit donc avoir suivi une formation initiale sérieuse et reconnue. Privilégiez des professionnels ayant été formés par des organismes fiables faisant intervenir des experts tels que des éthologues, des vétérinaires, et évidemment des spécialistes du comportement félin bénéficiant de plusieurs années d'expérience sur le terrain. Les formations de qualité incluent généralement une base scientifique et éthologique solide, s'appuient sur des études récentes en matière de comportement animal, et prévoient des modules pratiques permettant de confronter les acquis théoriques à des situations réelles.

Vérifiez que le comportementaliste a suivi une formation solide et reconnue

Mais une formation initiale de qualité ne suffit pas... Le savoir en comportement animal évolue sans cesse – logique, puisqu'il repose sur du vivant! Les nouvelles découvertes scientifiques sur le chat, son comportement, sa cognition, sa communication, sa relation à l'humain... permettent de faire avancer régulièrement l'état de nos connaissances. Un comportementaliste rigoureux se doit donc d'actualiser son savoir et d'enrichir sa pratique en participant à des formations continues, des séminaires ou des conférences.


Attention toutefois, ça n'est pas la longueur de la liste de la page "Formation" du site du professionnel qui compte! Si cette liste se limite à des vidéos Youtube, des lives Facebook, à des webinaires grand public (et donc non destinés aux professionnels) ou à des livres ou articles (dont on n'a d'ailleurs aucune preuve qu'ils ont été lus!), le nombre d'occurences est loin de constituer une garantie. Il vaut bien mieux une liste plus concise, mais qui comprend une formation initiale solide, et des masterclass ou contenus spécifiquement conçus pour les professionnels du comportement félin.


Prenez le temps d'investiguer sur tous ces aspects : le professionnel affiche-t-il bien sa formation sur son site et/ou dans sa communication? Les organismes qu'il mentionne sont-ils reconnus et composés de professionnels expérimentés? Prend-il le soin de suivre régulièrement de nouvelles formations professionnelles et des masterclass ou son parcours s’arrête-t-il en 2014...? Les comportementalistes fiables affichent généralement ces éléments en toute transparence, vous permettant d'avoir accès aux détails de leur cursus.


La formation continue est essentielle dans le métier de comportementaliste

2. Une approche personnalisée


Chaque chat est unique et évolue dans un environnement qui lui est propre, dans un contexte de cohabitation spécifique. Un comportementaliste compétent ne proposera donc jamais de solutions « prêtes à l’emploi » et de préconisations standardisées, il s’attachera à comprendre les spécificités de chaque chat, de son environnement et de son foyer, afin de formuler des recommandations sur mesure qui respectent les besoins individuels de l’animal. 


Sa méthode se doit ainsi de reposer sur une analyse approfondie de la situation :


  • Les antécédents du chat (anamnèse) : son histoire, les conditions de son développement précoce et de son sevrage, le contexte de son adoption, ses expériences marquantes et ses possibles traumatismes, les changements récents qu'il a pu rencontrer, ses éventuels problèmes de santé...

  • Le quotidien et l'environnement global : le rythme du foyer, les rituels de repas, de jeux, de sorties, les ressources disponibles pour combler les besoins fondamentaux du chat, les opportunités offertes pour exprimer ses comportements naturels...

  • Le relationnel avec l'humain : le nombre de personnes qui partagent le quotidien du chat, leurs interactions avec lui, leur disponibilité pour répondre à ses besoins quotidiens et leur implication, les modalités de contact proposées, le respect des besoins et des limites du chat...

  • Les contraintes humaines : le professionnel saura s'adapter aux contraintes individuelles de chaque foyer, qu'elles soient d'ordre matériel (taille et aménagement du logement, ressources financières...) ou émotionnel (situation personnelle, préoccupations ou limites face aux ajustements proposés...). Cette prise en compte globale permet de proposer des solutions réalistes et applicables au quotidien, et des compromis qui garantissent le bien-être du chat autant que celui de ses humains. 


Le comportementaliste apporte des conseils personnalisés suite à une analyse minutieuse

Méfiez-vous donc des conclusions ou interprétations hâtives fournies en quelques minutes par téléphone ou email! Une consultation sérieuse inclut un entretien détaillé d’environ deux heures, parfois plus. Elle se déroule soit à domicile, soit en visioconférence, mais dans les deux cas, elle implique un travail minutieux d'investigation et d’analyse. Un bon comportementaliste prendra toujours le temps de vous poser de nombreuses questions avant de vous livrer ses conseils pour qu'ils correspondent pleinement à votre situation et à vos possibilités.

3. Respect du bien-être animal et de l'humain


Parce que le bien-être de votre chat est en jeu, et que vous allez faire un bout de chemin avec le comportementaliste qui vous accompagne, il est essentiel que ses valeurs soient alignées avec les vôtres, et qu'elles s'appuient sur un respect absolu du bien-être animal.


Le comportementaliste doit prôner des approches fondées sur le respect, la bienveillance et l’éducation dite positive. Cela signifie qu’il bannit toute forme de punition ou de pratiques susceptibles de mettre à mal l'équilibre émotionnel de votre chat, et qu’il met un point d’honneur à vous permettre de construire avec lui une relation basée sur la confiance et la compréhension.


Cela implique :


  • Aucune méthode coercitive : un bon professionnel n’aura jamais recours à des punitions comme taper le chat (même une "pitchenette" sur le nez !), le saisir par la peau du cou, l'enfermer dans une pièce, utiliser un spray à eau, le priver de ressources essentielles comme la nourriture ou l'accès à la maison, lui lancer des objets... Ces pratiques, qui reposent sur la menace, la douleur ou la contrainte, génèrent du stress, de la peur et de l’incompréhension chez le chat, tout en détériorant la relation de confiance avec son humain.

  • Pas d’utilisation de répulsifs ou autres outils négatifs : de même, un bon comportementaliste n’aura jamais recours à des produits répulsifs, qu’ils soient chimiques ou naturels, censés éloigner le chat de certaines zones. Ces méthodes risquent de provoquer un inconfort physique ou émotionnel chez l’animal, et surtout, elles ne s’attaquent pas à la cause réelle du comportement gênant et peuvent même aggraver la situation en augmentant le stress ou la frustration du chat.

  • Un accompagnement pédagogique : le professionnel doit vous aider à comprendre votre chat et les raisons de ses comportements. Il prendra le temps de vous expliquer comment les besoins et les instincts naturels de votre chat, mais aussi ses particularités individuelles, influencent son comportement et ses réactions. Cet apprentissage vous permettra d’ajuster vos propres actions et l’environnement du chat pour favoriser une meilleure cohabitation, même après son intervention. Un bon comportementaliste veillera à ce que vous compreniez pleinement ses conseils, qui seront clairs et précis, car c’est une condition essentielle pour pouvoir les appliquer efficacement au quotidien.

  • Un cadre de travail bienveillant : un bon professionnel vous accompagne sans jugement ni culpabilisation, en créant un espace d'écoute où chacun peut exprimer ses inquiétudes et ses besoins. Cette approche respectueuse favorise une meilleure compréhension mutuelle et instaure un climat de confiance propice à une dynamique collaborative où toutes les parties prenantes se sentent impliquées et respectées dans le processus.


Soyez donc attentifs aux méthodes de travail proposées : si le professionnel recommande des pratiques qui vont à l’encontre du bien-être animal, fuyez ! Suggérer par exemple que la punition peut être efficace "si elle est bien mise en place" ou "si elle ne fait pas mal" est un sérieux signal d’alarme. Même des méthodes comme le spray à eau, bien que non douloureuses physiquement, reposent sur la peur et la menace, et peuvent générer des émotions négatives chez le chat (je vous invite à lire mon article à ce sujet).


Un bon comportementaliste ne conseillera jamais de punitions

Un bon comportementaliste privilégiera toujours des solutions respectueuses et s’appuiera sur des méthodes positives pour encourager des comportements adaptés sans jamais recourir à la coercition, tout en prenant en compte vos contraintes et vos attentes


4. Honnêteté, transparence et humilité


Attention aux promesses irréalistes ! Un bon comportementaliste n’affirmera jamais qu’il peut garantir des résultats faciles ou immédiats.


Un bon comportementaliste ne ferai jamais de fausses promesses

Travailler sur le comportement d’un chat, surtout si les problématiques sont ancrées depuis longtemps, est un processus qui nécessite du temps, de la patience et une réelle implication du professionnel et du propriétaire. Ce travail progressif, sur la durée, peut impliquer des ajustements lors du suivi pour s'adapter à l’évolution du chat : en effet, chaque individu pourra réagir différemment aux modifications mises en place dans son environnement matériel et relationnel.


Soyez donc vigilants face à ceux qui semblent vouloir vendre des « recettes magiques » ou des solutions miracles. Une approche sérieuse repose sur une analyse précise, un plan d’action sur mesure et un suivi régulier pour ajuster les recommandations selon l’évolution de la situation. Cette démarche réaliste et personnalisée est essentielle pour obtenir des résultats pérennes.


Un comportementaliste honnête est également transparent sur ses tarifs, sa méthode de travail et les étapes prévues dans son accompagnement. Il détaillera ce que chaque consultation inclut, le temps nécessaire pour analyser la situation et formuler des recommandations adaptées, ainsi que les éventuels suivis proposés. Cette clarté permet de créer un climat de confiance et d’éviter toute ambiguïté. N'hésitez pas à échanger de vive voix avec lui avant le rdv pour poser toute vos questions et vous assurer que ses méthodes de travail vous correspondent et répondent à vos attentes.


Enfin, un bon professionnel saura admettre ses limites et avouer qu'il ne peut pas toujours tout expliquer. Cela témoigne non seulement d’une preuve d’humilité, mais aussi de professionnalisme : reconnaître qu’on n’a pas toutes les réponses montre une démarche honnête et rigoureuse. En l’état actuel des connaissances sur le chat domestique, certains comportements restent en effet complexes à analyser avec certitude. Pour ces situations, le comportementaliste pourra formuler des hypothèses basées sur les données disponibles, mais il sera transparent sur les limites de ces interprétations. Mieux vaut faire confiance à un comportementaliste prudent et sincère, plutôt qu’à une personne lançant des affirmations sans fondement scientifique ou éthologique. De nombreux comportements de notre cher chat domestique restent encore mal compris, et il est possible que les recherches futures apportent des éclaircissements sur des situations aujourd’hui énigmatiques.


Certains comportements du chat domestique sont encore mal connus

5. Collaboration avec les vétérinaires


Un comportementaliste sérieux ne travaille pas en vase clos. Avant toute intervention et s'il a le moindre doute sur l'origine pathologique d'un comportement, il insistera pour que vous alliez consulter un vétérinaire.


Pourquoi? Tout simplement parcer que de nombreux comportements peuvent avoir des causes médicales sous-jacentes :


  • Un chat qui élimine hors de son bac pourrait souffrir d’une cystite ou d'une constipation.

  • Un léchage excessif peut être dû à une allergie alimentaire ou environnementale.

  • L'ingestion de matières non comestibles peut avoir pour origine des troubles digestifs.

  • Un chat qui adopte des comportements agressifs peut souffrir de douleurs, par exemple articulaires.

  • Un appétit soudainement augmenté peut être la conséquence d'une hyperthyroïdie.


Ce ne sont là que quelques exemples, car les causes médicales pouvant expliquer un comportement, surtout nouveau ou inhabituel, sont extrêmement variées et parfois subtiles. Un bon comportementaliste prendra donc toujours soin de s'assurer qu'un bilan de santé complet a été réalisé par un vétérinaire avant de commencer tout travail comportemental s'il juge que c'est nécessaire. Cela permet d'écarter ou de traiter d'éventuelles pathologies, car différer un diagnostic ou une prise en charge médicale pourrait mettre en danger la santé de l'animal.


Un bon comportementaliste s'assurera que votre chat ne souffre pas de problèmes de santé avant d'intervenir

Refuser de considérer ces pistes médicales ou minimiser leur importance est non seulement non professionnel, mais aussi contraire à l'éthique. Un comportementaliste qui insiste pour que vous consultiez un vétérinaire avant d'intervenir montre un réel souci de rigueur et de bienveillance envers votre chat : il s'agit pour lui de garantir que les besoins de santé physique de l'animal sont pris en compte, afin de ne rien négliger.


En résumé, cette démarche n'est pas une contrainte: elle est indispensable pour assurer un suivi sérieux et respectueux du bien-être global de votre chat. Un comportementaliste responsable entretient d'ailleurs généralement des liens étroits avec des professionnels de santé animale, et pourra même être recommandé lui-même par des vétérinaires avec qui il collabore régulièrement. Certains cas peuvent en effet nécessiter une prise en charge multidisciplinaire : un vétérinaire comportementalise pourrait par exemple proposer des traitements anxyiolotiques en parallèle de l'invervention du profesionnel pour travailler de manière globale et efficace sur des situations plus complexes.


Les points de vigilance en résumé


Voici un résumé des critères essentiels pour vous aider à trouver un bon professionnel :


  1. Formation et actualisation des connaissances : vérifiez que le professionnel a suivi des formations reconnues et continue d'enrichir ses compétences.

  2. Approche personnalisée : un bon comportementaliste analyse en détail le contexte de vie de votre chat et ne propose pas de solutions génériques.

  3. Respect du bien-être animal et de l'humain : assurez-vous que les approches proposées respectent le bien-être de votre animal et favorisent la compréhension mutuelle.

  4. Honnêteté et transparence : méfiez-vous des promesses trop belles pour être vraies, un bon comportementaliste reste réaliste les perspectives d’évolution et sera transparent sur la nature de ses services.

  5. Collaboration avec d’autres professionnels : il travaille en réseau avec des vétérinaires et d’autres experts pour garantir une prise en charge globale de l'animal.


Quelques autres pistes peuvent aussi vous aider à faire le bon choix :


  1. Précautions face aux anthropomorphismes : un professionnel sérieux évite les interprétations simplistes ou anthropomorphiques des comportements de votre chat. Il s'appuie sur des faits, des observations et des connaissances scientifiques.

  2. Avis et retours clients : bien qu'ils ne remplacent pas une évaluation approfondie des compétences, les témoignages d'anciens clients peuvent être une bonne indication de la fiabilité et de l’expérience du comportementaliste.

  3. Réseaux et collectifs : plusieurs réseaux, labels et collectifs, peuvent apporter certaines garanties quant aux compétences et au niveau de formation du comportementaliste. On citera par exemple la SFECA (Société Française pour l’Étude du Comportement Animal) ou le collectif CATUS, qui fédère les professionnels du comportement félin travaillant dans le respect du bien-être du chat.


Conclusion


Faire appel à un comportementaliste peut être salutaire et transformer la relation que vous entretenez avec votre chat. Mais pour que cette démarche soit efficace, le choix du professionnel est primordial.


En suivant ces recommandations, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour offrir à votre compagnon félin un accompagnement de qualité, respectueux de son bien-être et de son individualié. Mais cet accompagnement ne doit pas profiter qu’à votre chat : il est aussi important que vous vous assuriez d’être pleinement écoutés et soutenus. Le but doit être de construire une expérience positive et enrichissante pour vous deux. Vous et votre chat le méritez bien ! 💚


Un comportementaliste peut vous aider à améliorer la relation avec votre chat

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