Pourquoi le chat fait-il ses griffes ? Comment éviter qu’il abime votre beau canapé ? Quels types de griffoirs lui proposer ? Où les placer ? Faut-il lui couper les griffes ?
Je réponds à toutes ces questions dans ce dossier spécial dédié aux griffades du chat !
Introduction
S’il me tenait à cœur de développer ce sujet, c’est parce que comme beaucoup d’autres qui concernent le comportement de notre cher chat domestique, il est finalement méconnu – et le besoin de griffade souvent sous-estimé.
En effet, d’après un sondage réalisé sur internet par le Journal of Veterinary Behavior (1), seules 55% des personnes interrogées affirment proposer un griffoir à leur chat, alors qu’en fonction des sondages, entre 58 et 83,9% se plaignent que leur chat fait ses griffes à des endroits non désirés (2)(3). Je constate moi-même en consultation que cet accessoire est souvent oublié ou négligé, même chez des personnes très investies dans le bien-être de leur petit félin, et c’est surtout par méconnaissance des fonctions de ce comportement et de leur importance.
Le problème est que le fait que le chat détruise notre intérieur peut nous inciter à le punir ou à mettre en place d’autres mesures qui peuvent altérer son bien-être, et que ce comportement peut même dans certains cas amener à l’abandon de l’animal (4)(5)(6). Ce qui est bien dommage quand on sait qu’il est finalement plutôt simple d’amener son chat à griffer sur des supports appropriés.
Alors voyons tout cela plus en détail !
Un besoin irrépressible
Avant toute chose, il faut savoir que le comportement de griffade est un besoin irrépressible chez le chat.
Même si ça ne nous arrange évidemment pas quand notre petit félin fait ses griffes sur notre beau canapé ou sur notre tapis tout neuf, il ne faut en aucun cas essayer de réprimer ce comportement qui correspond à un besoin naturel pour lui.
Vouloir empêcher le chat de répondre à cet instinct ne peut que compromettre son bien-être, et générer une frustration qui pourra potentiellement occasionner des problématiques comportementales parfois bien plus gênantes pour l’humain.
Accueillir un félin domestique à la maison implique de prendre en considération ses besoins et son mode de fonctionnement, et de lui proposer un environnement lui permettant d’exprimer les comportements propres à son espèce.
Mais je vous rassure, il est tout à fait possible de protéger votre intérieur tout en comblant les besoins de votre chat, et c’est justement ce que nous allons développer dans cet article.
Les 4 fonctions des griffades chez le chat
Mais tout d’abord, revenons sur les raisons qui poussent le chat à faire ses griffes.
Fonction mécanique
En premier lieu, le fait de faire ses griffes permet au chat de les entretenir et de se débarrasser de leur enveloppe externe lorsqu’elle est usée. Vous avez sans doute déjà trouvé des petites coques de griffes près des griffoirs ou des tapis… C’est tout à fait normal puisque la griffe pousse et se renouvelle régulièrement.
À noter que les chats peuvent aussi retirer les gaines usées lorsqu’ils se toilettent, en prenant la griffe entre leurs dents et en tirant avec la gueule. Ils utilisent d’ailleurs bien souvent cette méthode pour entretenir leurs pattes arrière. Les coques peuvent également tomber lorsque le chat escalade des troncs d’arbre ou, dans nos intérieurs, des arbres à chat ou troncs à griffer (ou parfois nos papiers peints ou nos rideaux!).
Marquer et communiquer
Au-delà de cet aspect purement mécanique et hygiénique, le chat utilise les griffades comme moyen de marquage et de communication. C’est d’ailleurs la fonction principale de ce comportement, qui peut s’exprimer de manière auditive, visuelle et olfactive.
Auditive, d’abord, parce que le chat fait plus ou moins de bruit en faisant ses griffes, et signale ainsi de fait sa présence à des congénères présents à proximité.
Visuelle, ensuite, puisque les griffades laissent des marques bien visibles. Dans la nature, le chat favorisera les troncs d’arbre, mais aussi toutes les surfaces en bois comme les poteaux de clôture ou les portails, qui permettent de laisser plus efficacement des traces de son passage. À la maison, on n’aura généralement pas de mal à repérer les spots de marquage de prédilection de notre chat, que ça soit l’accoudoir du canapé ou son tronc à griffer préféré, dont le tissu ou le sisal finit parfois en lambeaux !
Olfactive, enfin, puisque le chat dépose des substances sémiochimiques (communément appelées «phéromones», même si ce terme est aujourd’hui remis en question d’un point de vue scientifique – je vous expliquerai pourquoi à l’occasion d’un prochain article) via les glandes sudoripares situées entre ses coussinets. Ces informations olfactives lui permettent à la fois de baliser olfactivement son domaine de vie et de se constituer des repères, et de communiquer avec ses congénères.
Détente musculaire
Le comportement de griffade apporte également au chat une forme de détente musculaire : le fait de s’étendre de tout son long, de cambrer son dos sur une surface verticale, lui permet d’étirer les muscles de ses jambes et de sa colonne vertébrale. Vous avez d’ailleurs sûrement remarqué que votre chat avait tendance à adopter ce comportement de «stretching» après une bonne sieste ou une immobilité prolongée.
Exutoire émotionnel
Enfin, faire ses griffes est aussi un moyen pour le chat d’évacuer les tensions et frustrations. Il est ainsi fréquent que le chat utilise ses griffoirs après un conflit avec un congénère, une peur, la vue d’une proie inatteignable de l’autre côté de la fenêtre… En période de stress, toutes les formes de marquage peuvent d'ailleurs être exacerbées, y compris les éliminations urinaires.
Le chat peut aussi aller griffer lors d’une forte excitation. Sans doute avez-vous déjà vu votre chat courir vers son griffoir lorsqu’il est impatient de recevoir son repas de pâtée, ou lorsque vous rentrez à la maison après une journée d’absence. Faire ses griffes constituerait dans ce cadre une forme d’exutoire émotionnel qui lui permettrait de marquer et de s’apaiser.
Les 6 erreurs à ne pas commettre
Vous avez donc maintenant compris que le fait de faire ses griffes est un besoin très important pour le chat, qui remplit de nombreuses fonctions essentielles à son bien-être. Mais comment faire en sorte que ce besoin ne s’exprime pas sur vos meubles ou vos rideaux?
Je vais commencer par vous exposer en premier lieu ce qu’il ne faut pas faire… car de nombreuses erreurs sont à éviter – et pourtant, pour certaines, fréquemment conseillées.
1. Punitions et réprimandes
Comme je le disais en début d’article, on ne peut pas empêcher le chat de produire un comportement naturel, et encore moins le punir parce qu’il répond à un besoin irrépressible. Les punitions et réprimandes, qui provoquent de la peur et du stress, auront pour effet contre-productif une exacerbation potentielle du besoin de griffade, le chat cherchant à s’apaiser en marquant d’autant plus son environnement.
En outre, même si, dans le meilleur des cas, le chat pourra arrêter de griffer un meuble quand vous êtes présents, il continuera bien souvent en votre absence.
Cela aura en outre pour conséquence d’altérer votre relation, puisque vous deviendrez imprévisible et menaçant… ce qui est, je suis sûre, le contraire de ce que vous souhaitez être pour votre chat. :)
On évitera donc les cris, les « non » autoritaires, les index levés, et toute forme de punition comme les tapes, les jets d’eau, la prise par la peau du cou… qui sont à bannir en toutes circonstances.
On ne prendra pas non plus les pattes du chat de force pour faire le mouvement de griffade sur le griffoir. Déjà parce que c’est inutile : je vous l’assure, votre chat sait très bien faire ses griffes tout seul ! 😉 Mais aussi parce que cela serait vécu comme une contrainte, qui pourra avoir l’effet inverse de l’objectif souhaité en créant une association négative avec le support en question, qu’il pourrait être amené à éviter – et vous avec !
2. Répulsifs
Les répulsifs sont très souvent conseillés pour éviter au chat de se rendre dans certaines zones ou de faire ses griffes sur des supports non désirés. Vendus comme des produits miracles, on vante aussi bien souvent leur aspect «naturel» – et même bienveillant, puisque non considérés comme une punition.
Pourtant, les répulsifs sont tout le contraire d’une approche positive : rappelons-nous que le chat a un odorat extrêmement développé, et qu’il vit dans un monde constitué de repères olfactifs. Déposer dans son environnement des odeurs très fortes et désagréables pour lui, comme du poivre, du vinaigre, des agrumes, de l’ail… est donc une atteinte à son bien-être. En outre, certaines huiles essentielles peuvent être toxiques pour le chat, y compris en diffusion.
Pour couronner le tout, sachez qu’ils sont en outre rarement efficaces : si le chat a vraiment envie de faire ses griffes sur votre canapé, et qu’il ne dispose pas d’autres supports adaptés… il le fera malgré tout. Les répulsifs peuvent même être contre-productifs : leur odeur gênante peut en effet inciter le chat à marquer d’autant plus pour la recouvrir avec ses propres odeurs – et il pourrait même le faire via d’autres moyens de marquage, comme les urines !
3. Renforcer le comportement
Une autre erreur fréquemment commise est de renforcer le comportement du chat sans le vouloir et sans en avoir conscience lorsqu’il griffe des endroits non désirés. Si à chaque fois que votre chat fait des griffes sur le canapé vous lui accordez de l’attention, vous le prenez pour le mettre ailleurs – mais en lui faisant un câlin au passage ! –, vous lui proposez une diversion par le jeu : vous lui donnez en réalité quelque chose de positif qui ne pourra que l’inciter d’autant plus à produire ce comportement. Le mieux est donc de l’ignorer totalement (mais en suivant les conseils que je vous donne plus loin dans cet article ;)).
4. Changer vos griffoirs à la moindre usure
C’est sans aucun doute plein de bonnes intentions et soucieux de proposer le meilleur à votre chat que vous remplacez vos griffoirs dès qu’ils sont un petit peu usés. Mais finalement, tant qu’ils permettent encore au chat de faire ses griffes, il n’y a pas de raisons de vous en débarrasser. Si votre chat a beaucoup utilisé ce support, c’est vraisemblablement que l’objet, sa forme, sa matière, lui plaisent. Donc n’hésitez pas à lui laisser le plus longtemps possible, et veillez à ne pas changer tous ses griffoirs en même temps afin qu’il puisse toujours retrouver ses odeurs dans son environnement.
5. Les protège-griffes
Les protèges-griffes, aussi appelés couvres-griffes ou encore capuchons pour griffes, connaissent un essor important ces dernières années.
Appliqués avec une colle spéciale (autorisée par les vétérinaires), ces accessoires en plastique souple sont proposés comme solution aux griffades dans la maison ou aux risques de se faire soi-même griffer par son chat – mais elles attirent également par leur côté «esthétique». De nombreuses photos et vidéos circulent en effet sur les réseaux sociaux, mettant en avant l’aspect manucuré des griffes des chats arborant mille couleurs…
Ces protège-griffes sont présentés comme indolores et conçus pour ne pas déranger le chat, n’interférant en rien sur sa capacité à produire ses comportements naturels.
Il n’existe à l’heure actuelle pas d’études sur le sujet, et cette solution est souvent conseillée par les vétérinaires et associations.
J’y vois personnellement plusieurs éléments qui peuvent être problématiques :
Tout d’abord, l'accessoire dépasse bien souvent de la griffe, même rétractée, ce qui pourrait occasionner chez le chat une gêne, notamment dans ses déplacements.
Ensuite, le chat aura forcément plus de difficultés à grimper et à escalader. Le but de ces outils étant d’éviter le caractère acéré des griffes, ils ne peuvent qu’impacter leur capacité d’accroche et d’adhérence.
Enfin, la pose des protège-griffes n’est en soi pas une mince affaire ! Alors que beaucoup de personnes ont déjà du mal à couper les griffes de leur chat, imaginez la difficulté que peut représenter le fait d’appliquer de la colle puis de fixer l'accessoire sur leurs 10 griffes… Sachant qu’ils ne restent en place que 4 à 6 semaines (voire moins chez les chatons), le temps que les griffes se renouvellent, on devra régulièrement faire subir ce traitement à son chat. Certes, on peut l’entraîner comme on le ferait pour tout autre soin, mais quand on sait qu’il existe de nombreuses autres alternatives, est-ce que ça vaut vraiment la peine de se donner tout ce mal ?
Dans tous les cas, ces dispositifs seront à éviter pour les chats qui ont accès à l’extérieur, car ils auront besoin de griffes pleinement fonctionnelles pour grimper et se mettre en sécurité si nécessaire, ou se défendre lors d’interactions conflictuelles avec des congénères ou d’attaques par d’autres animaux.
En revanche, les protège-griffes peuvent s’avérer utiles dans d’autres situations que la protection de vos meubles, et notamment pour certaines maladies qui provoquent des démangeaisons intenses chez le chat, qu’elles soient d’origine dermatologique, allergique ou neurologique. Recouvrir les griffes du chat (généralement, dans ce genre de cas, celles des pattes arrière) peut dans ce cadre être un bon moyen de le protéger des blessures et de permettre aux plaies de cicatriser, mais aussi d’éviter de lui faire porter une collerette pendant une longue période, ce qui peut représenter une gêne importante pour lui.
6. Le dégriffage
Même si cette pratique est heureusement interdite en France depuis 2004, il me semblait important de l’aborder dans cet article, car elle est encore autorisée dans certains pays, notamment aux Etats-Unis. D’après les données recueillies auprès d’un hôpital vétérinaire américain, 21% des chats seraient dégriffés (7), et environ 35% des propriétaires de chats ont déclaré avoir choisi de faire pratiquer cette intervention pour préserver leur intérieur des griffades (8)…
Plusieurs campagnes de sensibilisation ont toutefois permis de faire évoluer les lois à différents endroits du globe, et cette opération, encore pratiquée au Québec, par exemple, y sera enfin interdite à partir de février 2024.
Le dégriffage, ou onyxectomie, consiste amputer le chat de la troisième phalange de chaque doigt. Loin d’être anodine, il s’agit d’une opération lourde qui comporte de nombreux risques de complications. Et cette mutilation peut provoquer chez le chat des séquelles irréversibles tant au niveau physiologique que psychologique (9)(10)(11).
Le chat pourra ainsi présenter des difficultés à se déplacer et des problèmes articulaires, notamment au niveau des pattes et du dos. Le sectionnement des nerfs peut par ailleurs engendrer une forte sensibilité tactile et des douleurs fantômes. D’après certaines études, l’onyxectomie pourrait également avoir des conséquences sur le vieillissement du système nerveux des chats, et favoriser l’apparition d’affections comme l’arthrose ou le déclin cognitif.
Les douleurs, associées au fait que chat ne peut plus produire certains de ses comportements naturels ou combler tous ses besoins de manière satisfaisante, pourront induire des problématiques comportementales comme des éliminations en dehors du bac à litière ou des conduites agressives.
Mais alors, comment éviter que mon chat fasse ses griffes sur mes meubles ?
La meilleure façon de l’éviter, tout en prenant en compte les besoins de votre chat, est en réalité tout simplement de proposer des alternatives plus intéressantes pour le rediriger sur des supports adaptés placés dans des lieux pertinents pour lui.
Quels griffoirs proposer ?
L’idéal est de proposer plusieurs types de griffoirs à votre chat. Si on recommande d’installer au moins un griffoir vertical de grande taille (prenez en compte que votre chat doit pouvoir s’y étendre de tout son long), il est intéressant, sur ce point comme sur d’autres, de lui offrir le choix, pour qu’il puisse varier les plaisirs, mais aussi pour que vous puissiez identifier ce qu’il apprécie le plus.
Certains chats préfèreront les surfaces verticales, d’autres les surfaces horizontales, mais la plupart aimeront bien les deux. N’hésitez pas également à proposer différentes matières, car là aussi, chaque chat pourra avoir des supports de prédilection, qu’il s’agisse de sisal, de tissu, de carton, de bois…
Toutefois, il a été constaté qu’un des supports préférés du chat était un grand poteau en sisal, d’environ 80 à 90 cm de haut. Si vous avez la place d’en proposer un à votre petit félin, n’hésitez donc pas ! Pour les plus petits espaces, il existe des griffoirs muraux en sisal ou en tissu qui pourront également convenir.
Points importants à prendre en compte
Prêtez une attention particulière à la stabilité ! S’il s’agit d’un tronc à griffer, il faudra que la base soit suffisamment large et lourde pour que le griffoir ne bouge pas et ne s’incline pas dès que le chat fait ses griffes. Certains griffoirs de mauvaise facture peuvent même tomber, au risque de blesser votre chat… Si vous l’installez sur le mur, veillez à ce qu’il soit solidement fixé. Le chat peut faire ses griffes de manière énergique et si le support bouge lorsqu’il l’utilise, il aura tendance à ne plus du tout l’exploiter. Pas folle, la bête !
Si vous avez un foyer multi-chats, il est évidemment vivement conseillé de multiplier les griffoirs, comme c’est le cas pour toutes les ressources. Il en est de même si vous vivez dans une grande maison : plus la surface de son domaine de vie est grand, plus le chat doit avoir des supports de griffade à disposition.
Enfin, si votre chat est âgé, il est conseillé de lui proposer des surfaces plus faciles à griffer, comme du tissu ou de la fibre de coco, sous forme de tapis ou de paillasson, par exemple. Comme le dit le Dr Sarah Ellis, chercheuse et spécialiste en comportement félin, sur le site de International Cat Care : « Les chats plus âgés peuvent ne pas disposer d’un force musculaire suffisante pour faire leurs griffes. La résistance fournie par la structure serrée du sisal est probablement beaucoup plus grande que celle d'un tapis et nécessiterait donc une plus grande force. Le tapis est donc probablement une option plus facile et plus confortable pour les chats âgés. »
Les lieux stratégiques
Les griffoirs jouant un rôle de marquage et de balisage, il faut qu’ils soient placés dans des endroits pertinents d’un point de vue félin, autrement dit dans les lieux de vie et de passage. Un griffoir placé dans un recoin de la buanderie ne sera en ce sens pas très intéressant pour votre chat… Il faut que les griffoirs soient visibles et facilement accessibles.
On conseille donc de privilégier plutôt le salon, le bureau, la chambre et les couloirs fréquemment empruntés par le chat… et les lieux que le chat a lui-même choisis spontanément. On pourra plus spécifiquement en proposer non loin des lieux de sieste, puisqu’on sait que le chat aura tendance à faire ses griffes lorsqu’il se réveille, mais aussi près d’éventuelles sources de stress et de frustration, ou de zones qui l’inciteront à avoir besoin de marquer, comme devant les portes des pièces auxquelles il n’a pas accès ou les fenêtres à travers lesquelles il peut apercevoir des congénères.
Protéger vos meubles
Si votre chat fait ses griffes sur des endroits non désirés, n’hésitez pas à placer un griffoir à proximité immédiate. Même si l’endroit ne vous arrange pas, l’idée est de le garder au moins pendant une certaine période à cet emplacement, le temps que votre chat réalise que ce nouveau support est bien plus efficace et agréable. Vous pourrez ensuite le déplacer progressivement, par étape, vers un endroit moins gênant pour vous.
Dans la grande majorité des cas, proposer un griffoir adapté juste à côté des zones de griffade préférées du chat sera suffisant pour rediriger le comportement sur ce nouveau support spécialement conçu pour lui.
Si cela ne suffisait pas, il est toujours possible de protéger vos meubles, idéalement en les recouvrant de matières griffables : votre intérieur sera ainsi préservé, mais votre chat pourra continuer à griffer les lieux qu’il trouve pertinents pour lui.
Si votre chat fait par exemple ses griffes sur vos pieds de tables ou de chaises, vous pouvez les recouvrir de sisal soit grâce à un griffoir spécialement conçu, soit en le faisant vous-même avec de la corde et un pistolet à colle. Si votre petit félin préfère le papier peint, installez un griffoir mural juste à cet endroit. Et si c’est votre canapé qu'il a choisi, sachez qu’il existe aujourd’hui des accoudoirs en sisal spécifiquement conçus à cet effet.
Vous pouvez sinon installer un plaid ou une couverture à l’endroit où le chat fait ses griffes, sur l’accoudoir du canapé par exemple, ce qui rendra le lieu moins efficace et permettra de cacher de précédentes odeurs de marquage. En derniers recours, vous pouvez éventuellement installer des protections en plastique ou du scotch double face, temporairement, le temps que le chat prenne l’habitude d’exploiter ses nouveaux griffoirs.
Épointer ses griffes
Enfin, et une fois toutes ces recommandations mises en place, il est également possible d’épointer les griffes de votre chat afin qu’elles occasionnent moins de dommages sur vos meubles. Je conseille de couper uniquement la pointe pour laisser au chat la possibilité d'exercer au maximum ses comportements naturels, et notamment pour qu’il puisse continuer à grimper et à escalader sans difficulté.
Le mieux est d’habituer votre chat à ce type de soin dès qu’il est chaton, afin de rendre les choses faciles pour vous et non stressantes pour lui. Vous pouvez aussi vous former au medical training (soins coopératifs) ou demander conseil à une comportementaliste pour mener les choses en douceur. Si vous n’êtes pas sûr de la méthode ou que vous ne savez pas jusqu’où vous pouvez couper la griffe, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Que faire si mon chat n’utilise pas son griffoir ?
Vous venez d’installer un super griffoir à votre chat, et misère de misère, il ne l’utilise pas ? Pas de panique ! Assurez-vous tout d’abord que l’objet, la matière, son emplacement, conviennent à votre chat en lui proposant différents choix.
Ensuite, vous pouvez y frotter ou y vaporiser de l'herbe-aux-chats (cataire,valériane...), pour créer une stimulation olfactive et attirer son attention sur ce nouveau support. S'il s'agit d'un griffoir vertical, je vous conseille également de suspendre un petit jouet au bout d'une ficelle juste devant, ou encore de jouer vous-même directement avec lui sur le griffoir à l'aide d'un plumeau ou d'une canne à pêche. Cela pourra inciter le chat à initier les premières griffades, et à commencer à y déposer ses odeurs, qui le stimuleront à y refaire ses griffes par la suite.
Si malgré ces conseils votre chat continue à faire ses griffes sur des endroits non désirés, ou si vous constatez qu’il fait ses griffes intensément et fréquemment, ce qui peut être un signe de stress ou de frustration, n’hésitez pas à consulter une comportementaliste. Dans ce deuxième cas, il faudra alors identifier les causes et facteurs qui incitent votre chat à adopter ce comportement de manière excessive pour pouvoir y travailler de manière personnalisée.
Et si vous souhaitez découvrir quelques références de griffoirs adaptés, je vous invite à lire mon guide complet et commenté d'accessoires au format numérique! 😉
(1) Beth L. Strickler, Elizabeth A. Shull. An owner survey of toys, activities, and behavior problems in indoor cats. Journal of Veterinary Behavior, Volume 9, Issue 5, 2014; Pages 207-214
(2) Moesta A, Keys D, Crowell-Davis S. Survey of cat owners on features of, and preventative measures for, feline scratching of inappropriate objects: a pilot study. Journal of Feline Medicine and Surgery, 2018; 20: 891-899
(3) DePorter TL, Elzerman AL. Common feline problem behaviors: Destructive scratching. Journal of Feline Medicine and Surgery, 2019; 21(3):235-243
(4) Cisneros A, Litwin D, Niel L, Stellato AC. Unwanted Scratching Behavior in Cats: Influence of Management Strategies and Cat and Owner Characteristics. Animals (Basel), 2022 Sep 24; 12(19):2551
(5) Miller D.D., Staats S.R., Partlo C., Rada K. Factors associated with the decision to surrender a pet to an animal shelter. Journal of the American Veterinary Medical Association, 1996; 209:738–742
(6) Patronek G.J., Glickman L.T., Beck A.M., McCabe G.P., Ecker C. Risk factors for relinquishment of cats to an animal shelter. J Journal of the American Veterinary Medical Association, 1996; 209:582–588
(7) Lockhart L.E., Motsinger-Reif A.A., Simpson W.M., Posner L.P. Prevalence of onychectomy in cats presented for veterinary care near Raleigh, NC and educational attitudes toward the procedure. Veterinary Anaesthesia and Analgesia, 2014; 41:48–53
(8) Wilson C., Bain M., DePorter T., Beck A., Grassi V., Landsberg G. Owner observations regarding cat scratching behaviour: An internet-based survey. Journal of Feline Medicine and Surgery, 2016; 18:791–797
(9) Morgan M, Houpt KA. Feline behavior problems: the influence of declawing. Anthrozods, 1989; 3: 50-53
(10) Martell-Moran NK, Solano M, Townsend HGG. Pain and adverse behavior in declawed cats. Journal of Feline Medicine and Surgery, 2018; 20: 280-288.
(11) Patronek GJ. Assessment of claims of short-and long-term complications associated with onychectomy in cats. Journal of the American Veterinary Medical Association. 2001; 219:932–937
Autres sources :
- Jacqueline M. Ley. Chapter 23 - Normal but Unwanted Behavior in Cats. Feline Behavioral Health and Welfare, W.B. Saunders, 2016, Pages 320-330
- Cat scratching behaviour – a nuisance or necessity?, 2020, International Cat Care
- Scratching on furniture and carpets, 2018, International Cat Care